46,22200°N, 6,10762°E. Il fait froid et humide en ce samedi matin de décembre 2024. C’est ici, au bassin scolaire des Avanchets, que j’ai rendez-vous avec Chiara et son équipe. Toutes les filles sont déjà là, en maillot de bain, s’échauffant avant de plonger dans l’eau qui sera leur élément pour la journée.
Sous l’œil expert de leur coach Kateryna, ancienne championne olympique de natation artistique ayant fui l’Ukraine, ces jeunes femmes, qui pratiquent la discipline depuis l'âge de cinq ans, s’entraînent tous les jours à ce sport méconnu, mais si envoûtant une fois plongé dans cet univers. Telles des sirènes, elles passent plus de 22h par semaine dans l’eau, jonglant entre vie de famille, études et travail. En duo et en équipe, les filles se préparent pour les compétitions à venir. Les mouvements se répètent encore et encore et plus encore jusqu’à ce qu’ils soient maîtrisés à la perfection. Les entraînements sont répartis dans 3 piscines, les Avanchets, les Ranches et le Lignon à Genève, chaque soir de la semaine et le samedi toute la journée. Une motivation à toute épreuve est nécessaire pour que l’équipe soit performante.
Mais quel est donc ce sport qui allie grâce, endurance, apnée, gymnastique et natation ? Appelé autrefois natation synchronisée, il devient natation artistique depuis l’été 2017 et figure comme sport olympique depuis 1984.
Annette Kellerman fut la première femme à mettre ce sport en lumière en 1907 lors d’une représentation dans un bassin en verre à New York. Dès lors, des clubs apparaissent dans divers pays et c’est en 1934 que le terme de natation synchronisée apparait à Chicago.
Cette discipline demande une grande force cardio-respiratoire et une énergie incroyable ! Durant les compétitions, les athlètes sont évaluées sur leur technique, leur sens artistique et la difficulté des chorégraphies. Elles ne peuvent en aucun cas toucher le fond de la piscine durant leur routine, ni pendant la propulsion qui permet à la voltigeuse de l’élever dans les airs. Si la natation synchronisée était à la base pratiquée par les hommes, ils furent devancés par le succès des femmes ; ne pouvant plus participer aux compétitions, ils abandonnèrent le sport dans les années 20. Depuis l’an 2000, les hommes sont à nouveau acceptés dans cette discipline et Gilles Lelouch leur rend hommage dans son film Le Grand Bain (que je vous recommande !).
En perte d’inspiration depuis plus d'un an dans la rédaction de mes Newsletter, je me suis retrouvée un jour autour d’un café avec Chiara qui m’a exposé son projet : réaliser un documentaire sur la natation artistique avec son club et leur coach Kateryna. Un documentaire sur la dureté de ce sport, sur ses sacrifices mais aussi sur toute l’émotion qui émane de ces jeunes femmes en immersion totale dans leur pratique rigoureuse, parfois douloureuse, mais si poétique à la fois.
J’ai tout de suite accepté ce magnifique challenge et dès le premier jour, lorsque je suis arrivée au bord du bassin, j’ai regardé danser Chiara, Alicia, Anila, Eléa, Fanny, Kelia, Léa, Liliana, Maral, Nastya, Nathaelle et Orane et j’ai su que mon inspiration était revenue et que le projet serait magnifique….
Si vous désirez soutenir notre documentaire et encourager les filles, je vous invite sans plus tarder à vous rendre sur notre plateforme Wemakeit : https://wemakeit.com/projects/underwater-sous-l-eau
