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La Grande Bleue

"Roberto...Mio palmo!" (Jean Reno, Le Grand Bleu)

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Assise sur le sable, je regarde le bleu de la mer se perdre à l’infini. D’abord turquoise, puis bleu marine avant de devenir bleu nuit au loin à l’horizon. Il est vrai que l’on pourrait croire que la terre est plate lorsque l’on regarde cette longue ligne continue qui sépare l’eau du ciel.

Elle est là, devant moi. Cela fait deux ans que je ne l’ai pas vue et elle m’a manqué, comme une vieille amie que l’on ne voit plus durant de longs mois. Je n’ai pas besoin de lui parler. La regarder et la sentir me suffisent. Elle m’attire depuis toujours, tout comme les océans et les montagnes. Des sommets aux profondeurs sous-marines, ces lieux imposent et méritent le respect. Une énergie puissante en émane pour celui qui sait y être sensible.

Ce face à face avec la Méditerranée questionne tout mon être. Elle a dû en voir passer du monde, la mer ! Je m’allonge et observe les gens autour de moi. Discussions, baignades, jeux dans les vagues. Des transats à perte de vue. Mais que savent-ils de la mer ? Savent-ils pourquoi elle est bleue ? D’où sont venus les animaux qui la peuple? Depuis quand est-elle là ? Ou encore qu’est-ce-qui la différencie de l’océan ? Et vous, le savez-vous ?

Laissez-moi vous raconter la Méditerranée en quelques lignes avant de poursuivre mon récit.

 

Point de départ de plusieurs grandes civilisations, son nom latin Mare Mediterraneum signifie « mer au milieu des terres ». Elle a fait son apparition il y a plus de 50 millions d’années, a une superficie équivalente à cinq fois la France, un volume d’eau de 3'700'000 km3, atteint sa profondeur maximale de 5’121m dans la fosse de Matapan en Grèce, compte environ 46'000 km de côte et ne représente que 0.8% de l’océan mondial ! Elle communique avec l’océan Atlantique grâce au détroit de Gibraltar ; au cours des siècles, ce passage a favorisé l’arrivée d’espèces végétales et animales qui ont peu à peu peuplé la Méditerranée telle que nous la connaissons aujourd’hui. Si la mer nous apparait bleue, c’est parce que le spectre des couleurs des rayons du soleil sont d’abord jaunes, puis rouges et enfin bleus, au fur et à mesure de leur progression dans la mer. Si l’eau est peu profonde elle nous apparait transparente, car les rayons ne peuvent pas être absorbés. Ce sont les variations de profondeur en mer qui donnent les différentes nuances que l’on peut observer.

Si la mer se distingue de l’océan c’est avant tout par son étendue, sa localisation et sa profondeur. Les océans entourent les continents alors que les mers se trouvent toujours à l’intérieur des continents.

 

Trop de monde autour de moi ! Je prends mon masque, mes palmes et décide d’aller explorer sous la surface celle que j’observe depuis des heures. Je glisse dans ce monde fascinant aussi silencieux qu’étrange. Les rochers me font penser à de petites montagnes sous-marines que les poissons explorent à la recherche de nourriture.  Les rayons du soleil, bas à cette heure matinale, traversent la surface pour venir éclairer les abysses.

 

J’évolue lentement, contrairement à ma respiration ! Les canyons sous-marins, bien que peu profonds à cet endroit, me donnent le vertige. Sur les rochers, les algues dansent avec le courant tandis que les poissons vont et viennent avec les vagues. Petit à petit, ma respiration se fait plus lente. Je passe d’une crique à l’autre, ici une grotte sous-marine d’où sort un plongeur… que je prends pour un phoque au premier coup d’œil! Émerveillée par tant de beauté, je me retrouve soudain bien loin du rivage, mais qu’importe. Le temps n’est pas le même sous la surface….

 

La chaleur sur mon dos me rappelle à la terre ferme. Mon corps ondule encore à la mémoire des vagues qui ont bercé mon immersion. Je me prends à rêver de baleines, de tortues et autres mammifères marins.

 

Je quitte la plage et reprends mon vélo, en chemin je surplombe la mer. Le soleil est encore haut dans le ciel et la température avoisine les 40 degrés. Je me sens comme sortie du « Grand Bleu », seule au monde et privilégiée d’avoir pu m’immerger dans le monde incroyablement doux de celle que l’on surnomme la Grande Bleue.

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