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Un sentier en bord de mer

"Les plus grandes aventures sont intérieures" (Hergé)

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39°56’05’’N, 4°16’08’’E, mer des Baléares. Une île balayée par le vent, aux paysages tantôt lunaires, tantôt verdoyants, Menorca se situe à 272km des côtes espagnoles. Reserve de la biosphère depuis 1993, 66% de sa superficie est protégée. Elle possède également un parc naturel régional, ainsi qu’une réserve marine. Crée pour se défendre et contrôler l’arrivée de bateaux ennemis, le Cami de Cavalls est aujourd’hui un sentier de randonnée de 185km qui permet de faire le tour de l’île à pied, à vélo ou à cheval comme son nom l’indique. C’est là que je vous emmène ce matin, à pied ! sur la partie NE du tronçon, entre mer et campagne.

C’est au départ de Es Grau, un petit village de pêcheurs déserté en ce début d’année, que commence cette randonnée. Après une traversée de la plage je me retrouve rapidement sur les collines surplombant la mer. Une eau limpide borde les côtes. Des îlots pointent au-dessus de l’eau. L’air est frais en ce matin de janvier, mais si agréable pour marcher. Seule au monde, je m’arrête et contemple le village au loin. Le ressac est si doux. Le cri des mouettes et une légère brise s’ajoutent à cette immersion en bord de mer. J’aperçois au loin, au bout d’une péninsule, le phare de Favàritx qui marquera la fin de ce parcours. Je reprends ma route qui serpente à présent entre les pins. Le chemin est caillouteux, parfois sablonneux même en pleine campagne. L’écosystème de dunes des Baléares est très important. Habitées par de nombreuses espèces végétales et animales, dont la tortue de Hermann, les dunes sont essentielles pour le maintien du sable le long du littoral. Car je me trouve ici dans le parc naturel S’Albufera Grau, une merveille de la nature dont la beauté vient de ses nombreux aspects diversifiés entre des zones humides, des terrains agricoles, des forêts, des îlots et autres zones marines. De nombreux oiseaux habitent la réserve. Perdue dans mes pensées, je sursaute lorsque l’un d’eux surgit brusquement devant moi !

Après avoir traversé un chemin campagnard parsemé de moutons et de fleurs jaunes, je me retrouve à nouveau en bord de mer. Les criques aux eaux transparentes sont nombreuses et je ne résiste pas à leur appel. L’eau est bien froide en cette saison ! Le phare se dresse devant moi à quelques kilomètres encore. Vous ai-je déjà dit que les phares me fascinent ?

Les pieds plein de sable, je continue mon chemin le long du littoral. Je passe la plage de la Tortue, m’arrête quelques instants sur un rocher à la recherche de l’une d’entre elle … mais en vain !

Mon but approche. Une route asphaltée me ramène à la civilisation que j’avais laissée avec joie derrière moi à Es Grau. Ici se dévoile un paysage lunaire. Les rochers autour du phare datent de l’aire primaire et sont les plus anciens de l’île. Le contraste est saisissant ! Le phare fut construit suite au naufrage de deux paquebots faisant route vers l’Afrique et devint opérationnel en 1922. Je flâne longuement autour de ce magnifique édifice, saute de roche en roche, admire la faune aquatique qui s’accroche aux rochers immergés que façonnent les vagues au fil du temps. Puis je quitte à nouveau la civilisation pour rejoindre Es Grau, par les mêmes sentiers déserts qui me menèrent jusqu’à la pointe Est de l’île ce matin.

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